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cupio dissolvi

je me souviens toujours des chiffres

Des heures et des dates

Les anniversaires et les jours où quelque chose aurait dû advenir

Pas de mémoire eidétique, mais celles des chiffres

L’heure à laquelle le téléphone a sonné

Pour annoncer sa mort

L’heure à laquelle

Je suis tombé amoureux

A ce rythme

Désormais

Chaque jour porte son histoire

Et le calendrier est lourd

Des cailloux blancs

Trop d’instants

des non événements

et même

le jour d’après et le jour avant

Et puis

Il y a cette progression

De la lumière en moi

La foi

Elle s’insinue ainsi

Depuis des mois

Chaque fois que j’éclaire

L’ombre en moi

Chaque fois

Que j’expose la fêlure

Chaque fois

Un instant précis

Une date, une heure aussi

Mais qui ne se fixe pas

Qui ne vient pas de l’extérieur

Qui vient de l’intérieur

Qui n’est pas d’ici

Le monde semble plus grand

Cupio dissolvi

Je me fonds dans la lumière

Je me dissous dans l’Un

Le personnage s’évanouit

Et je m’aperçois

vraiment

L’œuvre au blanc

Aucune peur

Aucun besoin

Aucun désir

tout est perfection

Un chemin, avec des étapes

Mais plus de dates

Timeless, illusion du temps

inopérante

insignifiante

Pourtant des instants figés

Toutefois

Car

Après, il n’y aura pas

De régression

De dépression

Tout est donné

Et si j’écris la liste

Des soucis. Cela

N’a tellement pas d’importance

Vraiment aucune

Alors je passe

Des heures à regarder

Dehors

Les oiseaux braver le froid

Toutes ces dimensions

Qui s’effleurent une seconde

Noli me tangere

Tous ces possibles

Tous ces présents

Tous ces espaces

Quand je me reconnais

Dans ce corps

Qui n’est pas celui ci

S’effacer de l’obscur

Retrouver la mémoire

Et déchirer tous les voiles

Regarder ce jeu géant

Cette partie mal engagée

Et oui l’envie de plus

Plus grand

Plus blanc

Je reprends mon rôle

Character fluctuant

Évolutif

paradoxal

J’énumère les dates

Les lieux

Les événements

Matriciels

Je me souviens

Comme j’y ai cru

A tout ce que j’ai vécu

Comme j’y ai cru

J’observe les oiseaux

Le bonheur est absolu

J’hésite quant à la suite

Du scénario

Tout semble vain

Inconsistant

Inconstant

Il n’y a plus jamais rien de grave

Je cerne le personnage

Je l’adapte

Et propose

Une gamme d’émotions

Adaptée

Quelques conversations

Cernées

C’est amusant,

Un peu consternant

Heureusement,

Il y a les oiseaux

Cupio dissolvi